Réalisé en 1945, Au coeur de la nuit est l'archétype du film fantastique à l'anglaise et à sketches. Basé sur l'art de la suggestion, c'est un modèle du genre, souvent copié, jamais égalé. Si les cinq récits se révèlent intéressants, bien que le second le soit un peu moins, certains d'entre-eux s'élèvent au-dessus du lot, citons déjà Le coureur automobile (de Basil Dearden), trop court mais qui réussi à inquiéter avec une économie de moyens tout à fait remarquable. Il y a aussi Le miroir maléfique (Robert Hamer) et surtout le dernier du lot, Le mannequin du ventriloque (Alberto Cavalcanti) qui doit beaucoup autant à son tragique scénario (quelle chute !) qu'à l'interprétation désespérée de Michael Redgrave, sans oublier une très belle photographie aux relents expressionnistes. Et puis, tout du long de ce film, on retrouve ce charme du cinéma britannique de l'époque unique et intemporel. Un bijou.
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