mercredi 5 janvier 2011

L'INCONNU DE SHANDIGOR (1967) - Jean-Louis Roy

Est-ce son origine géographique - la Suisse - mais L'inconnu de Shandigor est une oeuvre au climat étrange qui mélange les genres, à la fois récit d'espionnage, film de science-fiction, le tout baignant dans une ambiance parfois proche de la parodie. Drapé dans un beau noir et blanc qui lui permet d'étendre un voile expressionniste (on pense à Fritz Lang), L'inconnu de Shandigor doit en fait davantage à sa galerie de personnages assui hallucinés qu'hallucinants que campent avec une présence ad-hoc des gueules telles que Daniel Emilfork, Serge Gainsbourg (?), Jacques Dufilho et Howard Vernon, qu'à son histoire nébuleuse, son charme et sa réussite plastique évidente. En effet, très vite, le canevas perd son intérêt, ce qui n'empêche pas l'auditeur d'être envoûter par cet espèce de ballet surréaliste qui voit plusieurs camps s'affronter atour d'un chercheur de son improbable invention. Tournée en partie à Barcelone, dont on identifie certaines créations du à Gaudi, il s'agit d'une oeuvre très méconnue, parfois prétencieuse dans sa volonté esthétisante, maladroite (les scènes romantiques avec la fille du professeur) mais porteuse d'une vraie poésie singulière et obscure. Une fois l'avoir vue, on n'est pas prêt d'oublier de si vite ses hommes au crâne chauve commandé par Gainsbourg ni le jeu pincé de Daniel Emilfork ou démentiel de Dufilho qui semble doit droit échappé d'un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir ! A (re)découvrir d'urgence... 



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